C’est une course d’obstacles, l’attention se focalise surtout sur le fait de ne rien faire tomber le long du chemin. Cela requiert une concentration absolue de tous les sens, afin d’atteindre un rendement maximum, dans les limites des possibilités physiques ou mentales des participants.
Il y a des choses qu’il ne faut pas faire, on ne peut dévier le regard vers l’extérieur, vers l’air, la nature, seulement vers les autres qui courent complètement collés ensemble.
Les pauses en chemin sont impensables et non recommandables, l’objectif est unique et c’est à cette fin qu’ont été entraînés les athlètes. Ils sont munis d’œillères invisibles et courent dans une seule direction.
Les obstacles, les barrières, peuvent être à différentes hauteurs imprévues, mais jamais hors de la vue, c’est pourquoi la tension ne doit faiblir à aucun moment. Les jambes ne marchent pas, elles volent. Les bras ne retombent pas, inertes, ils collaborent à cet effort surhumain et l’esprit, surtout, devance leurs membres et c’est lui qui est le plus acharné à y parvenir. Vus depuis les barrières, crispés de cette façon, on dirait que des forces invisibles les poussent, irrépressibles dans leur marche forcée.
Il y a des jours marathoniens, où la montre est obligatoire, c’est un contre-la-montre implacable qui annihile tous les sens. On ne se demande pas comment on marche, ni vers où, ni pourquoi, ni à quel rythme. Les activités sont si nombreuses que les vingt-quatre heures sont trop justes, de plus il n’y a pas un but unique, comme dans le cas des athlètes, mais ils sont multiples, une fois atteint le premier, on revient sur la ligne de départ pour s’attaquer au suivant sans délai.
(fragment)
Traduction: André Philippot
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