Ton lest et mon empathie

 

Depuis des temps immémoriaux

tu traînes d’innombrables

boîtes vides

qui pendent à ton corps

rances, cabossées

noircies

 

On pourrait les classer par périodes:

enfance cotonneuse

irresponsable adolescence

inespérée maturité

ou bien en

sentiments constants

faute, remord

tourment, abattement

-souffrance-

 

Même ainsi, en file indienne

elles ne cesseraient de produire

un grand tapage

assourdissant

pour tes sens

au moindre déplacement

de ton pas ferme

 

Quel chat échaudé

tu t´es enfui ventre à terre

en divaguant

et plus tu accélérais

le cours de ta marche

plus ces boîtes

produisaient un horrible raffut

 

Tu secouais tes membres

énergiquement

elles étaient toujours là

ces fâcheuses

 

Tu leur prodiguais

de violents coups de pied

et elles ricochaient désobéissantes

contre ton visage

contre ton corps

 

Penser à elles

te donne

une forte migraine

elles sont toujours là

pendues à tes bras

à tes jambes

 

Si ce ne sont que des boîtes

et si elles te pèsent

et t’empêchent de respirer

muni-toi d’un bon couteau

coupe une par une

les ficelles qui retiennent

les boîtes têtues

et vole léger

comme un pinson

 

Traduction: André Philippot et Stella Maris

 

 


Publicado

en

por

Etiquetas:

Comentarios

Deja una respuesta

Tu dirección de correo electrónico no será publicada. Los campos obligatorios están marcados con *