À cor et à cri

Ils parlent affaires,  fringues dernier cri, voyages interminables ou  mets incomparables. N´importe où  ils sont on les entend, triomphants, bruyants, proclamant aux quatre vents leur bien-être, leur réussite quant aux achats boursiers ou domestiques (l´enthousiasme est le même) la voiture récemment acquise, le nouvel ami, la nouvelle petite amie, le nouvel accessoire de technologie de pointe…

Somme superflue de données, le pourquoi, comment, quand, ce qu´ils possédaient avant (description) la récente acquisition (autre description), l´effort investi dans l´opération, infinité de j´aicruque et penséque, jusqu´au dénouement final.

Les plus fanatiques de cet épanchement communicatif égoïste, prétendent au summum de leur médisance, convaincre l´interlocuteur dans l´intention qu´il les imite puisqu´il n´existe pas le moindre risque ni le moindre facteur négatif dans les merveilles incontestables des dits objets ou personnes et se montrent étonnés, regardant avec des yeux ronds, ébahis, comment l´adversaire (immédiatement inclus dans cette catégorie) a osé relever quelque inconvénient quant à ces irréprochables artefacts ou personnes dans lesquels les bavards ont investi tant d´efforts et de dévouement.

Cependant, il n´y a ni interlocuteur ni adversaire même, il s´agit seulement et platement d´une promenade triomphale, où ils clament leur savoir-faire, en musique (qu´ils sont seuls à entendre) parfois accompagnée de «parade» ,  selon la réaction de l´audience, qui attend avec véhémence d´entendre les trompettes de Jéricho afin que s´ouvrent enfin les portes de sa délivrance.

Traduction: André Philippot


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