Les femmes, je le sais, ne doivent pas écrire ;
J’écris pourtant,
Afin que dans mon coeur au loin tu puisses lire
Comme en partant.
Je ne tracerai rien qui ne soit dans toi-même
Beaucoup plus beau :
Mais le mot cent fois dit, venant de ce qu’on aime,
Semble nouveau.
Qu’il te porte au bonheur ! Moi, je reste à l’attendre,
Bien que, là-bas,
Je sens que je m’en vais, pour voir et pour entendre
Errer tes pas.
Ne te détourne point s’il passe une hirondelle
Par le chemin,
Car je crois que c’est moi qui passerai, fidèle,
Toucher ta main.
Tu t’en vas, tout s’en va ! Tout se met en voyage,
Lumière et fleurs,
Le bel été te suit, me laissant à l’orage,
Lourde de pleurs.
Mais si l’on ne vit plus que d’espoir et d’alarmes,
Cessant de voir,
Partageons pour le mieux : moi, je retiens les larmes,
Garde l’espoir.
Non, je ne voudrais pas, tant je te suis unie,
Te voir souffrir :
Souhaiter la douleur à sa moitié bénie,
C’est se haïr.
Poésies inédites, 1830
Una carta de mujer
Las mujeres, lo sé, no deben escribir;
Con todo, escribo,
A fin de que en mi corazón lejos puedas leer,
Al partir.
No trazaré nada que no exista ya en ti
Mucho más bello:
Pero el verbo repetido cien veces, cuando viene de quien se ama,
Parece nuevo.
¡Que te traiga dicha! Yo me quedo esperándola,
Aunque, allá,
Siento que parto para ver y para oír
Errar tus pasos.
No te vuelvas si una golondrina pasa
Por el camino
Pues creo que soy yo, fiel, quien pasará,
A tocar tu mano.
¡Te vas, todo se va! Todo emprende el viaje,
Luz y flores,
Tras de ti, el bello verano, dejándome a la intempestiva,
Cargada de llanto.
Pero si ya sólo vivimos de esperanzas y de alarmas
Al cesar de verse,
Compartamos lo mejor. Yo contengo las lágrimas,
Guarda tú la esperanza.
No, no me gustaría tan unida que estoy a ti,
Verte sufrir:
Desear dolor a su bendita mitad,
Es detestarse.
Poesías inéditas, 1830
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