Si je ne l’avais pas effleuré, ton mur de chaux vive, tendu la main vers lui, attenant, condamné, dépourvu de revêtement, si bien repu de ces innombrables toiles d’araignées de l’oubli? On devine en elle un immense tunnel de désirs superposés étouffés par de multiples objets, provenant de l’accumulation de situations simultanées, de déménagements successifs, de circonstances vitales imprévues. Sensations sourdes, désordres de l’âme cohabitent, dans cette maison attenante, maintenant irrémédiablement en ruines. C’est évident: fenêtres et volets fermés, rideaux poussiéreux, plantes desséchées par la présence excessive ou l’absence des rayons du soleil, sans compter l’amoncellement d’indispensables ustensiles abandonnés peut-être par manque de place dans une nouvelle demeure ou à cause de l’urgence du départ C’est un accablement réciproque, c’est un vide dans cette maison-âme inhabitée, sans souffle bien qu’occupée d’une infinité de boîtes, de fantômes électroménagers, de sacs pleins de restes, à cause d’un départ précipité. Que serais-je devenue si ton mur ami, n’avait contenu, ferme, la proximité de la chute, du dépouillement, du délaissement, de l’abandon?
Que serais-je devenue, sans l’existence nécessaire de la présence de ta maison?
Traduction: André Philippot et Stella Maris |
Que serais-je devenue
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