C’était au beau milieu de notre tragédie
Et pendant un long jour assise à son miroir
Elle peignait ses cheveux d’or Je croyais voir
Ses patientes mains calmer un incendie
C’était au beau milieu de notre tragédie
Et pendant un long jour assise à son miroir
Elle peignait ses cheveux d’or et j’aurais dit
C’était au beau milieu de notre tragédie
Qu’elle jouait un air de harpe sans y croire
Pendant tout ce long jour assise à son miroir
Elle peignait ses cheveux d’or et j’aurais dit
Qu’elle martyrisait à plaisir sa mémoire
Pendant tout ce long jour assise à son miroir
À ranimer les fleurs sans fin de l’incendie
Sans dire ce qu’une autre à sa place aurait dit
Elle martyrisait à plaisir sa mémoire
C’était au beau milieu de notre tragédie
Le monde ressemblait à ce miroir maudit
Le peigne partageait les feux de cette moire
Et ces feux éclairaient des coins de ma mémoire
C’était un beau milieu de notre tragédie
Comme dans la semaine est assis le jeudi
Et pendant un long jour assise à sa mémoire
Elle voyait au loin mourir dans son miroir
Un à un les acteurs de notre tragédie
Et qui sont les meilleurs de ce monde maudit
Et vous savez leurs noms sans que je les aie dits
Et ce que signifient les flammes des longs soirs
Et ses cheveux dorés quand elle vient s’asseoir
Et peigner sans rien dire un reflet d’incendie
La Diane française, 1945
Elsa en el espejo
Estaba justo en medio de nuestra tragedia
Y durante un interminable día sentada al espejo
Peinaba su cabello dorado. Creía ver yo
Sus pacientes manos calmando un incendio
Durante el interminable día sentada al espejo
Peinaba su dorado cabello y hubiera dicho yo
Estaba justo en medio de nuestra tragedia
Interpretaba un aire de arpa sin creérselo
Durante el interminable día sentada al espejo
Peinaba su dorado cabello y hubiera dicho yo
Que martirizaba a placer su memoria
Durante el interminable día sentada al espejo
Reanimando las flores inacabables del incendio
Sin decir aquello que otra en su lugar hubiera dicho
Martirizaba a placer su memoria
Estaba justo en medio de nuestra tragedia
El mundo se asemejaba a este maldito espejo
El peine repartía fuegos de muaré
Y los fuegos iluminaban rincones de mi memoria
Estaba justo en medio de nuestra tragedia
Como está un jueves en la semana
Y durante un interminable día sentada en su memoria
Veía a lo lejos cómo se moría el espejo
Uno a uno a los actores de nuestra tragedia
Que son los mejores de este mundo maldito
Y ustedes saben sus nombres sin que los haya dicho
Y lo que significan las llamas de interminables tardes
Y su dorado cabello cuando viene a sentarse
Y peinarse sin decir nada un reflejo de incendio
La Diana francesa, 1945
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