Les eaux de mars

Un pas, une pierre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c’est un peu solitaire
C’est un éclat de verre, c’est la vie, le soleil
C’est la mort, le sommeil, c’est un piège entrouvert

Un arbre millénaire, un noeud dans le bois
C’est un chien qui aboie, c’est un oiseau dans l’air
C’est un tronc qui pourrit, c’est la neige qui fond
Le mystère profond, la promesse de vie

C’est le souffle du vent au sommet des collines
C’est une vieille ruine, le vide, le néant
C’est la pie qui jacasse, c’est l’averse qui verse
Des torrents d’allégresse, ce sont les eaux de Mars

C’est le pied qui avance à pas sûr, à pas lent
C’est la main qui se tend, c’est la pierre qu’on lance
C’est un trou dans la terre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c’est un peu solitaire

C’est un oiseau dans l’air, un oiseau qui se pose
Le jardin qu’on arrose, une source d’eau claire
Une écharde, un clou, c’est la fièvre qui monte
C’est un compte à bon compte, c’est un peu rien du tout

Un poisson, un geste, c’est comme du vif argent
C’est tout ce qu’on attend, c’est tout ce qui nous reste
C’est du bois, c’est un jour le bout du quai
Un alcool trafiqué, le chemin le plus court

C’est le cri d’un hibou, un corps ensommeillé
La voiture rouillée, c’est la boue, c’est la boue
Un pas, un pont, un crapaud qui croasse
C’est un chaland qui passe, c’est un bel horizon
C’est la saison des pluies, c’est la fonte des glaces
Ce sont les eaux de Mars, la promesse de vie

Une pierre, un bâton, c’est Joseph et c’est Jacques
Un serpent qui attaque, une entaille au talon
Un pas, une pierre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c’est un peu solitaire

C’est l’hiver qui s’efface, la fin d’une saison
C’est la neige qui fond, ce sont les eaux de Mars
La promesse de vie, le mystère profond
Ce sont les eaux de Mars dans ton coeur tout au fond

Un pas, une » … pedra é o fim do caminho
E um resto de toco, é um pouco sozinho … »
Un pas, une pierre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c’est un peu solitaire…

Ce titre est extrait de l’album : Vagabond
Année de sortie : 1974
Label : EMI

Las aguas de marzo

Un paso, una piedra, un camino que camina,
Un resto de tocón, es un poco solitario,
Es un estallido de vidrio, es la risa, es el sol
Es la muerte, el sueño es una trampa entreabierta.

Un árbol milenario, un nudo en la madera,
Es un perro que ladra, es un pájaro en el aire,
Es un tronco que se pudre, es la nieve que se funde,
El profundo misterio, la promesa de la vida.

Es el soplo del viento en la cima de las colinas,
Es una vieja ruina, el vacío, la nada,
Es la urraca que cacarea , es la lluvia que inunda
Torrentes de algarabía, son las aguas de marzo.

Es el pie que avanza, con paso seguro, con paso lento
Es la mano que se tiende, es la piedra que se lanza,
Es un agujero en el suelo, un camino que camina,
Un resto de tocón, es un poco solitario.

Es un pájaro en el aire, un pájaro que se posa,
El jardín que se riega, una fuente de agua clara,
Una astilla, un clavo, es la fiebre que se eleva,
Es una cuenta a buen recaudo, es un poco nada.

Un pez, un gesto, es como la plata clara
Es todo lo que se espera, es todo lo que nos queda
Es madera, es algún día , el final del andén
Un alcohol traficado, el camino atajado

Es el grito de un búho, un cuerpo somnoliento
El coche oxidado, es el barro, es el barro
Un paso, un puente, un sapo que croa,
Es una chalana que pasa, es un hermoso horizonte,
Es la temporada de lluvias, es la fuente de deshielos,
Son las aguas de marzo, la promesa de la vida.

Una piedra, un palo, es Joseph y es Jacques,
Una serpiente que ataca, un corte en el talón,
Un paso, una piedra, un camino que camina,
Un resto de tocón, es un poco solitario.

Es el invierno que se deshace, el final de una temporada,
Es la nieve que se funde, son las aguas de marzo,
La promesa de la vida, el misterio profundo,
Son las aguas de marzo en tu corazón en el fondo.

E pau, e pedra, o fim do caminho
E um resto de toco, e um pouco sozinho …
Un paso, una piedra, un camino que camina,