Mon saint amour! mon cher devoir !
Si Dieu m´accordait de te voir,
Ton logis fût-il pauvre et noir,
Trop tendre pour être peureuse,
Emportant ma chaîne amoureuse,
Sais-tu bien qui serait heureuse :
C´est moi. Pardonnant aux méchants,
Vois-tu, les mille oiseaux des champs
N´auraient mes ailes ni mes chants !
Pour te rapprendre le bonheur,
Sans guide, sans haine, sans peur,
J´irais m´abattre sur ton cœur,
Ou mourir de joie à ta porte :
Ah ! si vers toi Dieu me remporte,
Vivre ou mourir pour toi, qu´importe ?
Mais non ; rendue à ton amour,
Vois-tu, je ne perdrais le jour
Qu´après l´étreinte du retour.
C´est un rêve : il en faut ainsi
Pour traverser un long souci,
C´est mon cœur qui bat : le voici !
Il monte à toi comme une flamme.
Partage ce rêve, ô mon âme ;
C´est une prière de femme ;
C´est mon souffle en ce triste lieu ;
C´est le ciel depuis notre adieu ;
Prends ; car c´est ma croyance en Dieu !
Bouquet et prières, 1843
Plegaria de mujer
¡Mi san amor ! ¡mi deber querido !
Si Dios me concediera verte,
Tu recinto aunque pobre y negro,
Muy tierno por ser miedosa,
Llevando mi cadena amorosa,
Sabes quien sería dichosa:
Yo. Que perdono a los malvados,
Ves, millares de pájaros de los campos.
¡ No tendrían mis alas ni mis cantos!
Para reaprenderte la dicha,
Sin guía, sin odio, sin temor,
Me abatiría sobre tu corazón,
Oh morir de gozo a tu puerta:
¡Ah! Si hacia ti Dios me lleva,
Vivir o morir para ti ¿qué importa?
No; rendida a mi amor,
¿Ves? Sólo perdería el día
Después del abrazo del retorno.
Es un sueño: los necesito así
Para atravesar esta preocupación;
El que late es mi corazón: ¡aquí lo tienes!
Como una llama sube a ti.
Comparte este sueño, alma mía;
Es plegaria de mujer;
Es mi aliento en este triste lugar;
Es el cielo desde nuestro adiós;
Toma; pues es mi creencia en Dios
Ramilletes y ruegos, 1843
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